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samedi 25 janvier 2014

Emission du 24 janvier à la Bibliothèque médicis

Jean-Pierre Elkabach organise une émission sur la Spoliation des Juifs pendant la guerre le 24 janvier 2014, sur le plateau : Aurélie Filipetti, Corinne Bouchoux, Tal Bruttman et moi-même.

Voir l'émission.

mardi 21 janvier 2014

Affaire Gurlitt


Articles sur le sujet :  Libération ;  Le FigaroNew-york Times ;


Provenance Research

la recherche de provenance une spécialité dans le monde de l’art

La recherche de provenance ou provenance research est désormais une spécialité à part entière dans le monde de l’art.
Les recherches de provenance visent à mieux comprendre et à publier l’historique des oeuvres, en établissant scientifiquement l’origine et en identifiant les propriétaires successifs des œuvres d’art et des biens culturels, de leur création jusqu’à leur emplacement actuel dans les musées, bibliothèques ou archives, dans les collections privées ou dans le commerce de l’art.
Depuis une quinzaine d’années, les musées du monde entier ont fait preuve d’une préoccupation grandissante à l'égard des œuvres d’art qui avaient été achetées, vendues durant et après la seconde guerre mondiale. Les Nazis ont pratiqué une confiscation massive d’œuvres artistiques à travers l’Europe.
Durant les premières années qui ont suivi la guerre, de nombreux biens ont été restitués à leurs propriétaires légitimes ou leurs héritiers; cependant, d’autres œuvres avaient déjà rejoint de nouvelles collections par le biais du marché de l’art international.
Suite à la reconnaissance de la spoliation, les musées ont l’obligation d’afficher la provenance des œuvres détenues ou déposées dans leurs collections. De même, les maisons de vente doivent indiquer dans leurs catalogues la provenance la plus complète.
Dans le marché de l'art, la Provenance est devenue une obligation et la profession de « provenance researcher » se développe.
Il n'est désormais plus question de faire l'acquisition d'un tableau sans se préoccuper de son origine.

la  recherche de provenance pour les oeuvres spoliées
C'est grâce à la connaissance de la provenance indiquée pour une œuvre d'art spoliée ou au passé flou, que nous travaillons pour reconstituer son parcours.
Parfois un nom de propriétaire suffit pour nous alerter de l'origine douteuse d'un tableau.

La recherche de provenance pour les œuvres d'art
Lorsqu'une personne désire mettre en vente une œuvre d'art, elle fera appel à un spécialiste de la provenance : c’est ma spécialité. Je m’emploie à reconstituer la trajectoire parcourue par une œuvre depuis sa création.
Je propose pour chaque œuvre une fiche établissant le parcours de l’œuvre, les propriétaires successifs et les dates de passation.
Véritable enquêteur, le Provenance researcher étudie et recoupe les archives de marchands, les catalogues et les mémoires des historiens pour reconstituer le pedigree d’une œuvre. Cette fiche bien documentée, depuis sa sortie de l'atelier de l'artiste jusqu'à aujourd’hui, contribuera à la valeur de l'œuvre et à tranquilliser l’acheteur sur la légitimité de son acquisition. 

Elizabeth Royer et les spoliations

Dans quelles circonstances vous êtes-vous lancée sur le complexe terrain de la restitution de biens spoliés ?
En 1996, je suis contactée par Francis Warin, l’un des héritiers d'Alphonse Kann, le « Prince des collectionneurs » d'art de la première moitié du XXe siècle.
Expert en art du XIXe et XXe siècle, une part importante de mon activité est la recherche de provenance, qui consiste à établir l’origine et le parcours d'un tableau pour en établir l'authenticité.
C’est pourquoi, Francis Warin a demandé ma collaboration pour obtenir la restitution d’œuvres de la collection Kann, notamment d'une toile de Braque exposée au Centre Pompidou à Paris, et qui fait partie des quelques mille œuvres d’art qui ont été spoliées par les nazis lors de la seconde guerre mondiale.
Je l’aide alors à monter le dossier et à faire la preuve que la possession du tableau par le musée était illégitime, ce qui a débouché sur un accord amiable entre le centre Pompidou et les héritiers d’Alphonse Kann.
Je continue à travailler pour eux. Quelques-uns des nombreux tableaux leur ont été restitués depuis, mais nous sommes encore loin du compte.
D'autres familles spoliées m'ont confié leurs intérêts et je traque les archives du monde entier pour restituer aux ayants droit les œuvres qui ont été dérobées à leurs ancêtres.
Voilà presque vingt ans que j'y consacre mon énergie. C'est à la fois passionnant et sans fin car d'année en année nous progressons, nous découvrons de nouvelles archives, les lois évoluent, de plus en plus de dossiers se montent et parfois une affaire comme l'affaire Gurlitt met à l’ordre du jour une cause qui a souvent tendance à tomber dans l’oubli.

Elizabeth Royer galeriste

Diplômée de l’Ecole du Louvre, je débute ma carrière à Londres dans les années 80 en pistant, dans la littérature, les magazines et les catalogues, les origines des œuvres et leur cheminement à travers le monde pour de grands marchands d'art.
Mon premier champ d'activité fut l'expertise, puis la vente de tableaux importants au Musée du Louvre, au Getty Museum, au Los Angeles County Museum, au British Museum... en parallèle, je conseille plusieurs grands collectionneurs et collabore comme expert en œuvres d’art du XIXe et XXe siècles auprès de commissaires-priseurs français.
Depuis 1996, je participe à la recherche et à la récupération d'œuvres spoliées sous l'occupation nazie, tant dans le domaine de la recherche que de la stratégie aboutissant aux restitutions de ces biens injustement dérobés aux nombreuses familles dépossédées que je représente.